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posté par Jiel, le 20 décembre 2010

On ne pouvait pas ne pas vous en parler. La semaine dernière, en France, les députés ont adopté le blocage des sites internet sans juge et le le filtrage d’internet, sans décision judiciaire. Tout cela dans le cadre de la manifique loi LOPPSI. LOPPSI est un projet de loi fourre-tout sur la sécurité qui traite de sujets divers et variés tels que la sécurité routière, l’informatique, les fichiers policiers, les services secrets, les cambriolages, les squats illégaux, la délinquance des mineurs etc. C’est aussi un des projet du genre les plus durs d’Europe, comme le souligne la presse allemande ou le Syndicat de la magistrature.

C’est donc, après HADOPI, un deuxième coup porté à la liberté d’expression et au respect de la vie privée. C’est aussi la banalisation de la surveillance des citoyens et de la censure. Rassurez-vous, un troisième coup arrivera bientôt avec ACTA, une loi internationale (Union Européenne, États-Unis, Canada, Suisse, Japon notamment) qui promeut le filtrage de l’internet pour lutter contre la contrefaçon.

Bien sûr, toutes ces décicisions sécuritaires et liberticides ont pour prétexte la lutte contre les néonazis ou la pédopornographie. Dormez tranquille braves gens, l’état protège vos enfants ! C’est toujours ça, me direz-vous : même pas. La méthode préconisée est toujours la même : on bloque simplement le nom de domaine ou l’IP du site pédophile pour un pays donné ; non seulement c’est très facilement contournable en utilisant un proxy ou un VPN, de plus on ne s’attaquera jamais aux serveurs où est stocké le contenu illégal, ni aux personnes qui hébergent ou font du commerce avec ce genre de contenu. Ceci peut faire supposer qu’il s’agit d’un prétexte et donc que toutes les dérives sont possibles.

Internet a toujours été un espace de liberté. En vingt ans, cela n’a jamais vraiment posé problème. Pourquoi en arrive-t-on là ? Pour trois raisons :

  • Certains politiciens, qui tentent de contrôler au maximum les grands médias, ne supportent pas que certaines infos ou des situations où ils ne sont pas à leur avantage puissent sortir sur les blogs, Dailymotion, Youtube ou WikiLeaks ;
  • Certains mastodontes du monde des affaires, comme l’industrie du divertissement, ne comprennent rien aux évolutions technologiques et préfèrent détruire internet que de s’adapter aux nouveaux marchés ;
  • Et surtout, l’énorme majorité des politiciens, en particulier des députés, ne comprend pas grand chose à l’informatique. Il est donc facile pour les deux catégories précédentes de les embobiner.
  • 5 commentaires »
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    5 Responses to “Contrôle d’internet : LOPPSI”

    1. LIAR dit :

      Résumé très simple et très clair. Merci !

    2. […] sait que ce genre de loi pourrait très vite être également voté au Canada et en Europe. HADOPI, LOPPSI et ACTA sont déjà dans cette optique. SOPA légaliserait des pratiques déjà en vigueur. On se […]

    3. […] ici même le risque de confier toujours plus de données à des sociétés privées ainsi que les lois liberticides. Mais cette fois, c’est […]

    4. […] libertés sur internet. Ce fut le cas en 2005 au sujet des brevets logiciels et en 2012 sur l’accord commercial anti-contrefaçon […]

    5. […] juin et en décembre, Léa s’inquiète de certaines disposition de la loi française LOPPSI […]

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