On parle énormément de l’intelligence artificielle depuis l’année dernière, plus particulièrement de l’apprentissage automatique (machine learning) et des agents conversationnels ou autres chatbots. Ces outils deviennent de plus en plus efficaces, donc de plus en plus utiles pour les entreprises comme pour la vie quotidienne. Pourtant, la majorité des bibliothèques et des modèles d’apprentissage automatique ne sont pas libres. Ainsi, aucun des deux modèles les plus à la mode du moment, GPT-4 et Llama 2, ne sont libres. Leurs auteurs nous expliquent souvent que ce n’est pas grave car c’est relativement ouvert, foulant au pied les principes du logiciel libre et feignent d’ignorer ses avantages.

L’intelligence artificielle libre offre de nombreux bénéfices. Tout d’abord, la collaboration. Un code libre permet à tout le monde de participer et le code ouvert oblige à produire un code de qualité et cohérent. Par exemple, l’accès au code source permet à tout le monde de le scruter, détecter les erreurs et les biais techniques et éthiques. Comme pour tout le logiciel libre, la liberté améliore la sécurité, permettant d’identifier les failles de sécurité et de les corriger rapidement. Ensuite, l’accès. Un code libre est disponible pour tous les usages, tels que l’éducation ou la santé. Une IA libre est adaptable pour tous les usages, utilisable par les pays en voie de développement ou les petites enterprises – pas seulement les grands groupes qui ont la capacité d’acquérir une licence. De plus, la liberté permet à chacun de tester plein de choses, donc potentiellement d’explorer les frontières de l’IA et de contribuer à révolutionner la discipline.

Enfin, une license libre permet à l’IA de ne pas se retrouver enfermée par quelques acteurs monopolistiques (comme par exemple pour la téléphone mobile) et de permettre la collaboration entre les acteurs du secteur dans la durée. Elle permet aussi de partager les ensembles de données (datasets) si essentiels à l’apprentissage des IA.