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Certains pays sont connus pour pratiquer la surveillance de masse, vous êtes donc peut-être davantage menacé en vivant dans ces pays. En 2013, Edward Snowden a révélé l'existence d'un vaste programme de surveillance électronique mondiale par les États-Unis d'Amérique, appelé PRISM. Les services secrets allemand ont contribué à ce programme, entre autres. Dans le passé, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient mis au point le programme Echelon, révélé en 1988, pour espionner les satellites de télécommunications commerciaux ; ces pays ont une tradition de coopération en matière de renseignement. La France effectue une surveillance de masse en France comme à l'étranger, par ses services secrets (DGSE, DCRI) et au moyen de diverses lois sur la sécurité, en particulier la loi relative au renseignement de 2015. Le Royaume-Uni est connu pour être à la pointe de la surveillance de masse. L'Australie, la Turquie, la Malaisie, la Corée du Sud, la Thaïlande ou Singapour sont aussi connus pour leur volonté de contrôle. | Certains pays sont connus pour pratiquer la surveillance de masse, vous êtes donc peut-être davantage menacé en vivant dans ces pays. En 2013, Edward Snowden a révélé l'existence d'un vaste programme de surveillance électronique mondiale par les États-Unis d'Amérique, appelé PRISM. Les services secrets allemand ont contribué à ce programme, entre autres. Dans le passé, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient mis au point le programme Echelon, révélé en 1988, pour espionner les satellites de télécommunications commerciaux ; ces pays ont une tradition de coopération en matière de renseignement. La France effectue une surveillance de masse en France comme à l'étranger, par ses services secrets (DGSE, DCRI) et au moyen de diverses lois sur la sécurité, en particulier la loi relative au renseignement de 2015. Le Royaume-Uni est connu pour être à la pointe de la surveillance de masse. L'Australie, la Turquie, la Malaisie, la Corée du Sud, la Thaïlande ou Singapour sont aussi connus pour leur volonté de contrôle. | ||
Certains pays sont dénoncés par les ONG comme censurant Internet, avec ou sans contrôle (mais généralement les deux vont ensemble) : c'est le cas de la Chine, mais aussi de la majorité des dictatures du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Syrie...), de la Russie et de nombreux pays de l'ex-URSS (Biélorussie, Kazakhstan, Ouzbékistan...), de Cuba, de l'Éthiopie et du Soudan, de l'Inde et du Pakistan, la Corée du Nord, de la Libye (du moins du temps de Kadhafi). | Certains pays sont dénoncés par les ONG comme censurant Internet, avec ou sans contrôle (mais généralement les deux vont ensemble) : c'est le cas de la Chine, mais aussi de la majorité des dictatures du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Syrie...), de la Russie et de nombreux pays de l'ex-URSS (Biélorussie, Kazakhstan, Ouzbékistan...), de Cuba, de l'Éthiopie et du Soudan, de l'Inde et du Pakistan, de la Corée du Nord, de la Libye (du moins du temps de Kadhafi). | ||
== Comment se protéger ? == | == Comment se protéger ? == |
Version du 6 avril 2016 à 18:13
Protéger sa vie privée et ses données
État des lieux
Aujourd'hui, de multiples acteurs (entreprises, états, pirates) espionnent les réseaux. Tout est scruté afin de retirer des informations. Les entreprises voient dans vos données un intérêt mercantile, les gouvernements ont soif de surveillance et de maintien de l'ordre. Dans un même temps, le marché est concentré dans les mains de quelques acteurs, les données sont de plus en plus stockées en ligne et personne ne sait comment fonctionne certains logiciels ou appareils.
Nécessité de se protéger
Bref, pas besoin de vouloir commettre des activités illégales pour vouloir de la discrétion informatique voire dans certains cas, de l'anonymat en ligne.
Certaines professions requièrent un certain niveau de secret professionnel, notamment les professionnels de santé (médecins, pharmaciens), les professionnels du droit (magistrats, avocats), les journalistes (secret des sources), les policiers, les militaires, les banquiers etc. Certaines activités militantes exigent aussi de pouvoir travailler en toute sérenité.
En fait, tout le monde est concerné : chacun a droit à préserver sa vie privée et son intimité. Même si l'on a rien de spécial à cacher, on a le droit de choisir quelles choses on veut dire à qui. Sans avoir honte de rien, on peut vouloir ne pas communiquer à tout le monde son orientation sexuelle, ses pratiques religieuses, son carnet de santé, son emploi du temps, les photos des soirées quand on est ivre, son candidat favori aux prochaines élections, l'historique des sites visités.
Où est le danger ?
Internet est un espace mondial. Si vos données y sont, elles sont donc en danger. Cependant, le risque est accru si vous êtes dans une dictature où un pays ennemi des libertés. De nombreuses ONG vous renseigneront à ce sujet, telles que par exemple Amnesty International ou Reporters sans Frontières.
Certains pays sont connus pour pratiquer la surveillance de masse, vous êtes donc peut-être davantage menacé en vivant dans ces pays. En 2013, Edward Snowden a révélé l'existence d'un vaste programme de surveillance électronique mondiale par les États-Unis d'Amérique, appelé PRISM. Les services secrets allemand ont contribué à ce programme, entre autres. Dans le passé, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient mis au point le programme Echelon, révélé en 1988, pour espionner les satellites de télécommunications commerciaux ; ces pays ont une tradition de coopération en matière de renseignement. La France effectue une surveillance de masse en France comme à l'étranger, par ses services secrets (DGSE, DCRI) et au moyen de diverses lois sur la sécurité, en particulier la loi relative au renseignement de 2015. Le Royaume-Uni est connu pour être à la pointe de la surveillance de masse. L'Australie, la Turquie, la Malaisie, la Corée du Sud, la Thaïlande ou Singapour sont aussi connus pour leur volonté de contrôle.
Certains pays sont dénoncés par les ONG comme censurant Internet, avec ou sans contrôle (mais généralement les deux vont ensemble) : c'est le cas de la Chine, mais aussi de la majorité des dictatures du Moyen-Orient (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, Syrie...), de la Russie et de nombreux pays de l'ex-URSS (Biélorussie, Kazakhstan, Ouzbékistan...), de Cuba, de l'Éthiopie et du Soudan, de l'Inde et du Pakistan, de la Corée du Nord, de la Libye (du moins du temps de Kadhafi).
Comment se protéger ?
Information
Alors comment faire pour se protéger ? La chose la plus importante est probablement de prendre conscience du problème. De connaître les dangers, et d'adapter son comportement en conséquence. Évidemment, à chacun d'adapter son niveau de sécurité ou d'anonymat avec ses besoins. Savoir aussi que la sécurité parfaite n'existe pas : un attaquant particulièrement déterminé arrivera toujours à vous espionner un peu, simplement votre but est de le décourager au maximum. N'oubliez pas non plus que quand vous êtes connectés à Internet, Internet est connecté à vous. Soyez vigilants, prudents.
Technique
Utilisez les outils à la disposition pour plus d'anonymat et de sécurité : cryptographie, VPN, réseaux sécurisés de type Tor ou Freenet.
Utilisez le plus possibles des logiciels libres, dont le code source est public et qui n'intègrera donc pas de code malveillant.
Vous avez des choses vraiment privées à faire ? Utilisez un ordinateur sans connexion et déplacez vos données sur un support physique (clef USB, carte mémoire).
Décentralisez vos comptes et données
Quelques acteurs sont particulièrement puissants et possèdent de nombreux services ; on désigne souvent les principaux, qui sont tous américains, par le sigle GAFAM :
- Google, qui contrôle Android, Google Cloud et de très nombreux services web, comme Gmail, YouTube, Maps ou Drive ;
- Apple, qui développe Mac OS X mais surtout iOS (iPhone, iPad) ;
- Facebook, propriétaire également de WhatsApp et Instagram ;
- Amazon et ses services de cloud ;
- Microsoft qui possède Skype, Outlook, le service de cloud Azure et qui est actionnaire de Facebook.
D'autres sont Yahoo!, Dropbox etc.
Cette concentration de services est commode pour l'utilisateur, mais du point de vue de la vie privée, elle est catastrophique, car elle permet le recoupement des informations. Un seul de ces acteurs a la possibilité de savoir ce que vous regardez, mais aussi où vous êtes, quels sont vos fréquentations et vos habitudes. Les gouvernements qui ont des accès au système d'information chez ses acteurs (volontairement ou non) ont aussi accès à ces informations.
Vous l'aurez compris, espionner quelqu'un devient particulièrement facile si on met ses informations chez le GAFAM et ses amis. À l'inverse, si on répartit ses services entre les mains de différents acteurs, dans différents pays, le flicage de vos activités devient bien plus complexe : cela nécessite que l'espion ait accès à tous les systèmes de tous vos fournisseurs. Pour résumer, alors qu'avant l'espion n'avait besoin que d'un ou deux accès pour savoir tout sur vous, là il en aura besoin de ving-sept, à condition qu'il arrive à surmonter les difficultés techniques et juridiques en route. Et pas sûr qu'il arrivera à vous retrouver, si vous changez d'identifiant partout ! Bref : utilisez de multiples comptes et différentes identités pour chaque site/service (chez le GAFAM ou non).