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= Que faire en cas de panne de disque dur ? =

A propos de dmesg, mke2fs, Smartmontools, fsck, e2fsck, tune2fs...

par [[Utilisateur:Jiel|Jiel]]

Votre disque dur n'est pas visible, vous n'arrivez plus a écrire dessus, il ne se passe rien quand vous le branchez via USB, vous avez des erreurs d'entrée/sortie. Comment essayer de réparer le disque et de récupérer des données avant qu'il ne soit trop tard ? Cette documentation, essaie de synthétiser quelques pistes pour réagir à cette situation délicate.

Nous supposerons dans cette documentation que votre disque défectueux est /dev/sdb2 et qu'il est monté sur /mnt/mondisque (voir le paragraphe ci-dessous pour plus d'informations) en ext4.

Cette documentation concerne les cas où il est encore possible d'accéder à /dev/sdb2, pas les cas où le périphérique ne répond plus du tout.

== Connaître le partitionnement ==

Pour pouvoir utiliser réparer et analyser un disque, il faut connaître un peu le partitionnement de votre disque. Sous Unix, chaque périphérique est un fichier qui se situe dans /dev. Pour y accéder, on le « monte » dans /mnt ou dans /media. Par exemple, votre disque défectueux est /dev/sdb2 et il est monté sur /mnt/mondisque. Commencez donc par regarder avec des outils graphique tels que GParted ou Diskdrake où est situé votre disque et quel système de fichier il utilise (ext3, ext4, ReiserFS ?), ou en console grâce aux commandes <div class="code">df</div> et <div class="code">fdisk -l</div>.

== Obtenir des infos sur les périphériques ==

La commande <div class="code">dmesg</div> affiche la mémoire tampon de message du noyau, et permet de contrôler l'état du matériel. En effet, lors du chargement du noyau Linux (phase d'amorce/boot), chaque pilote essaie de détecter le matériel dont il s'occupe. De même lorsque que l'on branche un périphérique USB, les pilotes du noyau envoient des informations. <div class="code">dmesg</div> affiche donc les messages de diagnostic qui contiennent les caractéristiques de chaque périphérique, ce qui est très utile pour détecter des erreurs. La commande est très verbeuse, mais peut être pas mal utile.

La commande <div class="code">mke2fs -n /dev/sdb2</div> permet également d'avoir des informations sur notre périphérique, notamment les superblocs de secours :

<div class="code">
[root@localhost mnt]# mke2fs -n /dev/sdb2 <br/>
mke2fs 1.41.2 (02-Oct-2008) <br/>
Étiquette de système de fichiers= <br/>
Type de système d'exploitation : Linux <br/>
Taille de bloc=4096 (log=2) <br/>
Taille de fragment=4096 (log=2) <br/>
30531584 i-noeuds, 122096638 blocs <br/>
6104831 blocs (5.00%) réservés pour le super utilisateur <br/>
Premier bloc de données=0 <br/>
Nombre maximum de blocs du système de fichiers=0 <br/>
3727 groupes de blocs <br/>
32768 blocs par groupe, 32768 fragments par groupe <br/>
8192 i-noeuds par groupe <br/>
Superblocs de secours stockés sur les blocs : <br/>
        32768, 98304, 163840, 229376, 294912, 819200, 884736, 1605632, 2654208, 
        4096000, 7962624, 11239424, 20480000, 23887872, 71663616, 78675968,
        102400000 <br/>
</div>

== Smartmontools ==

Smartmontools est un programme permettant de contrôler l'état des disques durs en utilisant le protocole Self-Monitoring, Analysis and Reporting Technology (SMART). Il s'utilise en root ou via la commande sudo.

Il faut commencer par activer SMART sur le disque :

<div class="code">smartctl --saveauto=on --smart=on --offlineauto=on /dev/sdb2</div>

Pour lancer un test court de l'état des disques, lancer :

<div class="code">smartctl -t short /dev/sdb2</div>

Pour lancer un test plus approfondi, lancer :

<div class="code">smartctl -t long  /dev/sdb2</div>

Vous pouvez ensuite accéder au résultat du test avec la commande :

<div class="code">smartctl -l selftest /dev/sdb2</div>

Enfin, pour voir les informations concernant le dique, tapez :

<div class="code">smartctl -a /dev/sdb2</div>

== fsck, e2fsck ==

<div class="code">fsck</div> est un programme en mode console, à lancer en root ou via la commande sudo. Il permet de contrôler les systèmes de fichiers, et si besoin, de les réparer. On l'utilise en postfixant la commande par le nom du système de fichier, par exemple <div class="code">fsck.ext4</div>, et fsck va chercher la commande  nécessaire pour inspecter ce type de système de fichiers (ici <div class="code">e2fsck</div>).

Une fois noté le nom de votre disque (ici /dev/sdb2), démontez le : <div class="code">umount /mnt/mondisque</div> et vous pouvez lancer fsck : <div class="code">fsck.ext4 /dev/sdb2</div> ou <div class="code">e2fsck /dev/sdb2</div>. L'i-noeud est un numéro par lequel est réprésenté chaque fichier dans le système, ne soyez donc pas surpris si vous voyez ce terme apparaître dans certaines questions.

Si votre disque est celui sur lequel est installé le système avec lequel vous lancez fsck, vous ne pouvez donc pas le démonter, donc pas effectuer ces opérations. Deux solutions s'offrent à vous : utiliser [[Essayer GNU/Linux sans l'installer|un live CD]] ou créer un fichier <div class="code">forcefsck</div> à la racine, et fsck sera lancé au prochain démarrage grâce au service /etc/init.d/checkfs.sh ou /etc/init.d/checkroot.sh

Lorsqu'on lance fsck sans options particulières, fsck demande pour chaque erreur si on veut la corriger ou pas. Pour répondre oui à toutes les questions, et ainsi corriger automatiquement toutes les erreurs, choisissez l'option -y : <div class="code">fsck.ext4 -y /dev/sdb2</div>. 

L'option -b permet, lorsque le superbloc primaire a été corrompu, d'utiliser un autre superbloc pour vérifier le système de fichier. On trouve d'autres superblocs de sauvegardes en utilisant le programme <div class="code">mke2f</div> (voir ci-dessus). Voici un exemple d'utilisation de la commande fsck (e2fsck) ci-dessous :

<div class="code">
[root@localhost mnt]# e2fsck -b 98304 /dev/sdb2 <br/>
e2fsck 1.41.2 (02-Oct-2008) <br/>
L'i-noeud de changement de taille n'est pas valide. Recréer<o>? oui <br/>

Mon_Disque contient un système de fichiers comportant des erreurs, vérification forcée.
Passe 1 : vérification des i-noeuds, des blocs et des tailles <br/>
l'i-noeud racine n'est pas un répertoire. Effacer<o>? oui <br/>

Passe 2 : vérification de la structure des répertoires <br/>
l'entrée « Mes_Photos » dans ??? (9077920) a un i-noeud effacé/non utilisé 213005. Effacer<o>? oui <br/>

l'entrée « .. » dans ??? (29065217) a un i-noeud effacé/non utilisé 2. Effacer<o>? oui <br/>

l'entrée « Aqua_&_Safri_Duo_-_Eurovison_Danemark_2001.mpg » dans ??? (32934476) a un i-noeud effacé/non utilisé 425988. Effacer<o>? oui <br/>

Passe 3 : vérification de la connectivité des répertoires
l'i-noeud racine n'est pas alloué. Allouer<o>? oui <br/>

I-noeud 50561025 (...) de répertoire non connecté
Connecter à /lost+found<o>? oui <br/>

/lost+found n'a pas été trouvé. Créer<o>? oui <br/>

I-noeud 30769176 (...) de répertoire non connecté
Connecter à /lost+found<o>? oui <br/>

Passe 4 : vérification des compteurs de référence
le compteur de référence de l'i-noeud 29065217 est 7, devrait être 6. Corriger<o>? oui <br/>

le compteur de référence de l'i-noeud 30769176 est 5, devrait être 4. Corriger<o>? oui <br/>

le compteur de référence de l'i-noeud 37142529 est 13, devrait être 12. Corriger<o>? oui <br/>

Passe 5 : vérification de l'information du sommaire de groupe
différences de bitmap de blocs:  -(1572--32767) -(34337--44859) -(81920--98303) -(100352--104447) -(105589--120831) -(126976--131071) -(131586--163839) -(165409--196607) -(197122--197123) -(197128--229375) -(230945--262143) -(262658--294911) -(296481--296483) -(296488--327679) -(328200--360447) -(360962--365805) -(393730--393735)  <br/>
Corriger<o>? oui <br/>

Le décompte des blocs libres est erroné pour le groupe n°0 (65534, décompté=31196).
Corriger<o>? oui <br/>

Le décompte des blocs libres est erroné pour le groupe n°1 (20676, décompté=31199).
Corriger<o>? oui <br/>

Le décompte des blocs libres est erroné (15844613, décompté=17220567).
Corriger<o>? oui <br/>

différences de bitmap d'i-noeuds :  -(16385--16388) -(32769--32785) -(49153--49154) -49157 -(49159--49163) -49165 -65537 -196609 -(212993--213005) -(393217--393222) -(425985--426016) -(557057--557060) -819201 -1081345
Corriger<o>? oui <br/>
</div>

A la fin de notre commande, nos données qui n'étaient pas corrompues sont toujours accessibles, mais les noms des répertoires et des fichiers peuvent avoir été modifiés.

<div class="code">
[root@localhost mnt]# cd /mnt/mondisque/ <br/>
[root@localhost mondisque]# ls <br/>
lost+found/ <br/>
[root@localhost mondisque1]# cd lost+found/ <br/>
[root@localhost lost+found]# ls <br/>
#29065217/  #30769176/  #37142529/  #39976961/  #50561025/  #54001665/  #54378497/  #58376198/ <br/>
[root@localhost lost+found]# cd \#29065217/ <br/>
[root@localhost #29065217]# ls <br/>
Photos_Suisse/  Photos_Québec/  Photos_Belgique/ <br/>
</div>

La commande tune2fs permet de paramétrer l'exécution automatique d'un fsck sur des partitions ext2, ext3 ou ext4.

Par exemple, pour faire une vérification toutes les deux semaines :

<div class="code">tune2fs -i 2w /dev/sdb2</div>

Faire une vérification tous les 40 montages :

<div class="code">tune2fs -c 40 /dev/sdb2</div>

== Conclusion ==

On a vu ici sommairement quelques outils pour essayer de récupérer les données sur un disque défaillant et contrôler le fonctionnement de ses disques. Sachez toutefois que la meilleure solution pour éviter ce genre de problèmes est de faire des sauvegardes régulières et d'utiliser des technologies de type RAID.

N'oubliez pas non plus que si vous avez des questions concernant un problème de disques, le [http://lea-linux.org/forums//list.php?4 forum Matériel] de Léa est là pour vous.

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